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Forum » SALON DE DISCUSSIONS » A propos de tout » Le Sommet des dieux - Jiro Taniguchi (Taniguchi est devenu un mangaka à part)
Le Sommet des dieux - Jiro Taniguchi
enavant123Date: Vendredi, 24.09.2021, 06:49:57 | Message # 1
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Un article reservé du Monde 09/2021

« Le Sommet des dieux » : Comment Jiro Taniguchi est devenu un mangaka à part dans le cœur des Français
Par Pauline Croquet

Découvert en France au milieu des années 1990, le dessinateur japonais mort en 2017 est considéré comme une référence du manga et un géant de la bande dessinée intimiste.

Les adaptations audiovisuelles ou cinématographiques de manga font florès, et ce depuis de nombreuses années. Mais la sortie en salle du film d’animation Le Sommet des dieux, mercredi 22 septembre, revêt pour le public français un caractère particulier. Déjà parce qu’il s’agit d’une réalisation française emmenée par Patrick Imbert, mais en raison de la place très spéciale qu’occupe auprès des lecteurs de l’Hexagone Jiro Taniguchi, l’auteur de la BD éponyme (Kana, 2004) dont le film est inspiré.

Disparu en 2017 à 69 ans, Jiro Taniguchi est probablement l’un des mangakas dont le nom est le plus connu en France. Ses récits intimes et introspectifs, comme Le Journal de mon père (Casterman, 1999) et Quartier lointain (Casterman, 2002), ont fait de lui l’un des piliers du genre. « Il s’est rendu célèbre chez nous notamment auprès d’un public non lecteur de manga et même non lecteur de BD. Il est véritablement passé au statut d’auteur comme des Tardi ou Bilal », avance Nadia Gibert, qui fut son éditrice chez Casterman, puis chez Rue de Sèvres.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Le Sommet des dieux » : Patrick Imbert fait éprouver la poésie des cimes sur grand écran

Sa bibliographie est en réalité bien plus vaste, passant par les récits d’action, les adaptations littéraires (Le Sommet des dieux est d’ailleurs tiré d’un roman de Baku Yumemakura), ainsi que la fresque historico-sociale. S’il n’affiche bien entendu pas les ventes de super hits comme Naruto ou One Piece, parus dans des registres très éloignés, le dessinateur japonais a tout de même dépassé le million et demi d’albums vendus chez Casterman, l’un de ses principaux éditeurs en français. Un paradoxe pour un auteur plutôt confidentiel dans son pays natal et pour qui la reconnaissance est venue plus tardivement dans l’Archipel. « Lui-même était surpris de l’engouement transgénérationnel qu’il suscitait ici, lui qui pensait que son œuvre était trop japonaise, plutôt destinée à un public d’hommes mûrs », rappelle l’écrivain et scénariste Benoît Peeters, qui a connu Taniguchi et réalisé avec lui un livre d’entretiens paru en 2012 (Jiro Taniguchi, l’homme qui dessine, Casterman).

C’est d’abord auprès de ses pairs bédéastes et critiques franco-belges que l’enthousiasme pour Taniguchi est né, dès 1995, avec la sortie de L’homme qui marche, un récit original et chiche en dialogues, véritable ode à la flânerie et aux plaisirs de la promenade. « Cet album nous a beaucoup frappés et éblouis dans le milieu : le soin du dessin, le traitement accordé à la nature, la qualité minutieuse des décors », se remémore Benoît Peeters, qui loue par ailleurs les talents de dialoguiste et de narrateur hors pair de l’auteur. « Le dessin ne se veut pas époustouflant, mais il est incroyable de voir la force, la justesse des émotions que Taniguchi transmet avec si peu de moyens », explique Nadia Gibert.

Avec ses thèmes universels et sa pudeur élégante, Taniguchi réussit aussi la prouesse de séduire des détracteurs de la BD japonaise

Ce manga est d’autant plus remarquable qu’à cette époque encore peu d’albums japonais sont disponibles en version française. Avec ses thèmes universels et sa pudeur élégante, Taniguchi réussit aussi la prouesse de séduire des détracteurs de la BD japonaise, qui réduisaient alors parfois la production à des personnages aux grands yeux, cheveux décoiffés, et aux scènes de bagarre débridées. Au contraire « revenait souvent dans la démarche de Jiro Taniguchi l’idée d’arriver à exprimer les émotions quand le personnage est de dos, comment avoir le moins possible recours aux signes particuliers du manga, aux traits exagérés », analyse Corinne Quentin, ex-directrice du Bureau des copyrights français de Tokyo et agente de Jiro Taniguchi et de ses ayants droit en Europe depuis les années 2000.

Mais c’est sans conteste Quartier lointain, véritable phénomène littéraire avec ses 450 000 exemplaires écoulés en France, qui fait sortir Jiro Taniguchi des rayons BD et passer à la postérité. Cette histoire d’un salaryman (« cadre non dirigeant » ou « employé », au Japon) quadragénaire qui se retrouve de nouveau dans son corps d’adolescent, juste avant la mystérieuse disparition de son père, recevra le prix du meilleur scénario au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême en 2003 et sera adaptée au cinéma en 2010 par le réalisateur belge Sam Garbarski.

Outre son indiscutable talent, c’est aussi grâce à un pari éditorial que Taniguchi a pu percer en France, raconte Corinne Quentin :

« Jiro Taniguchi a été découvert en France dans une démarche portée auprès de Casterman par l’auteur Frédéric Boilet et son mouvement de la nouvelle manga. Il considérait que le manga était beaucoup plus riche que les œuvres et séries pour enfants que l’on connaissait. Il voulait créer une collection et défendre un manga pour adultes, plus littéraire. »

A cette fin, l’éditeur choisit alors de publier les albums, non pas dans un sens de lecture japonais, mais avec un feuilletage de gauche à droite. « Ce choix a indéniablement eu son importance pour le rendre accessible à un plus grand public. Maintenant, le lectorat est mûr et habitué à lire dans le sens japonais, mais c’était peut-être encore trop tôt à l’époque », estime Nadia Gibert.

Par ailleurs, au lieu de se contenter de retourner les planches avant d’imprimer dans le sens français – un effet miroir risquant parfois de rendre gauchers les personnages, ou de détourner des symboles –, Casterman s’enorgueillit d’avoir investi dans « une vraie traduction graphique, ambitieuse pour l’époque », selon Wladimir Labaere, actuel directeur de la collection manga Sakka, chez Casterman, qui va rééditer en novembre son intégrale du mangaka en sens de lecture initial. « Chaque planche et album de Taniguchi étaient remontés case par case, des détails étaient retravaillés dans le respect de l’œuvre originale pour rester cohérent avec notre sens de lecture. »

Le travail est accompli en direct du Japon par Frédéric Boilet, puis le dessinateur Vincent Lefrançois, avec l’approbation et les conseils de Taniguchi lui-même. Le maître japonais avait en effet pris l’habitude de gérer en personne ses droits en Europe sans passer par ses éditeurs nippons, lui permettant de nouer un rapport suivi et amical avec ses collaborateurs franco-belges et ses confrères du neuvième art. Le projet de l’adaptation du Sommet des dieux a d’ailleurs vu le jour de son vivant, avec son assentiment. Des relations singulières qui lui ont assuré des ambassadeurs à Paris et Bruxelles, mais aussi permis de s’enquérir de son public en Europe, fait plutôt rare pour les mangakas.

Jiro Taniguchi « connaissait un grand nombre d’artistes, comme Schuiten, Mattotti, Bilal, Mœbius, qu’il appréciait beaucoup », ajoute Corinne Quentin

Bien qu’il n’aimât guère s’éloigner longtemps de sa table à dessin, Jiro Taniguchi voyagea sur le tard mais régulièrement en France, notamment pour participer au Festival d’Angoulême. Car il était un grand amoureux et connaisseur de BD européenne, « qu’il déchiffrait et décortiquait uniquement sur le plan graphique, car il ne pouvait pas lire les dialogues », d’après Nadia Gibert. « Dès les années 1970, il dépensait énormément d’argent et d’énergie à trouver des BD importées. Il connaissait un grand nombre d’artistes, comme Schuiten, Mattotti, Bilal, Mœbius, qu’il appréciait beaucoup », ajoute Corinne Quentin. Ce que confirme Benoît Peeters : « Il a aussi travaillé avec Kazuo Kamimura, lui-même imprégné de BD européenne. A cela s’ajoute un amour et une connaissance du cinéma japonais classique, comme Ozu et Kurosawa, qui était familier aux Français. » Des influences qui ont probablement infusé dans son style, fait le pont entre deux traditions de bande dessinée et conduit « le plus européen » des mangakas à prendre place parmi ceux qu’il admirait.
 
enavant123Date: Vendredi, 24.09.2021, 06:51:05 | Message # 2
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Ah Le Sommet des dieux, un des rares mangas que j'ai relu plusieurs fois.
 
Ozymandias45Date: Vendredi, 24.09.2021, 11:45:00 | Message # 3
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Un pur chef-d'oeuvre. Je suis moi-même passionné par les récits d'alpinisme, même si je ne pratique pas, et à défaut de conquérir l'Everest, j'ai été conquis par ces mangas. Je conseille à tout le monde, même les plus rétifs à la bande dessinée japonaise. ^_^

Contemplez mon oeuvre, ô Puissants, et désespérez !
 
zephilouDate: Vendredi, 24.09.2021, 16:20:36 | Message # 4
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Je ne suis pas un grand fan de Manga
j'ai tellement de BD FB a lire, que je laisse généralement les comics et les mangas de coté, sauf pour certain :
Taniguchi fait parti des exceptions côté Manga, :)
de m que les Batman founis par Enavant ;)

C triste, mais j'ai quasi arrêté les comics marvel après mes 20ans, après avoir lu et dévoré les Strange, Titans, Spidey, et autres magasines a cette époque (miam) :D
Pas ou peu lu des DC Comics ensuite, et les autres comics sont venus en numérique bien plus tardivement


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enavant123Date: Vendredi, 24.09.2021, 17:00:42 | Message # 5
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Pour les deux amoureux de cette sublime série voila un KDO qui arrivera le 22 : https://www.facebook.com/wildbunchdistribution/

De mon cote j'ai plus que hâte ...

Si qqu'un peux le récupérer ?

sinon en attendant voila un bien bel article :

Il fallait l’imaginer, et surtout l’oser, ce croisement entre deux écoles de dessin, certes aux antipodes, mais qui n’en avaient pas moins des choses à se dire : la ligne franco-belge, généralement qualifiée de « claire », et le manga japonais, avec son dynamisme graphique et son sens du découpage. Un parfait terrain de rencontre s’offrait comme sur un plateau en l’œuvre de Jiro Taniguchi, dessinateur de l’inoubliable Quartier lointain, né en 1947, dont le réalisme détaillé et les résonances proustiennes ne masquaient pas leur tendance européenne.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Jiro Taniguchi, l’homme qui rêvait en dessinant

C’est précisément dans ce fonds qu’est allé puiser l’animateur Patrick Imbert (Le Grand Méchant Renard et autres contes, 2017) pour porter à l’écran Le Sommet des dieux, d’après le manga éponyme en cinq tomes publié par Taniguchi entre 2000 et 2003, lui-même tiré d’un roman de l’écrivain Baku Yumemakura. Loin de tout exotisme comme d’un quelconque pastiche, le film est une formidable réussite qui témoigne surtout d’un respect scrupuleux du matériau original, qu’il ne cherche jamais, et fort heureusement, à occidentaliser. Il en serait plutôt une sorte de traduction dans le langage voisin de l’animation.

Situé dans le milieu de l’alpinisme, le récit jongle habilement avec plusieurs strates de temps. Fukamachi, photoreporter japonais spécialisé dans la montagne, mène l’enquête autour d’un mystérieux appareil photo qui aurait appartenu aux grimpeurs pionniers de l’Everest et serait susceptible de remettre en cause la date de sa première ascension. A Katmandou, il tombe ce faisant sur Habu Joji, un ancien alpiniste jadis réputé, sorti du circuit depuis quelques années. Compilant les documents à son sujet, le journaliste retrace son histoire, qu’il découvre viscéralement attachée à l’escalade, mais surtout infiniment tragique, parsemée d’échecs, de sinistres, d’injustices et de morts. A travers lui se révèle le visage âpre de cet appel des sommets, marotte exigeante qui peut confiner à l’obsession et témoigne d’une obscure nécessité intérieure.

Brèche vers l’imaginaire

Première chose remarquable : l’animation ne se prête pas à la fantasmagorie, comme sa condition labile pourrait l’y borner, mais vise à restituer, le plus fidèlement possible, non seulement un relief naturel – celui de la montagne se dressant comme un éternel défi aux capacités humaines – mais également la pratique qui s’y attache – l’alpinisme, dramatisé avec un soin scrupuleux du détail. C’est donc sur le versant du réalisme que Patrick Imbert attaque son récit, l’animation 2D garantissant la plénitude d’une expérience qui, dans le cinéma en prises de vues réelles, aurait nécessité nombre d’artifices. Réalisme qui concerne d’abord la mobilité des personnages, brossés d’un trait simple, mais dont la précision gestuelle et l’expressivité constituent un régal pour l’œil. S’ajoute à cela la splendeur des décors montagneux, où, par un jeu constant de variations d’échelle, le sentiment de verticalité, mais aussi la disproportion entre l’homme et le relief, les rapides variations du climat sont figurés dans toute leur force.

Il arrive qu’au cours de l’ascension la paroi rocheuse prenne un tout autre visage : celui du Léviathan qui engloutit les vies humaines

Cette base concrète, solidement documentée, qui vise un public cette fois plus mature que le tout-venant de l’animation française, n’empêche pas Le Sommet des dieux de côtoyer cette poésie des cimes et des éléments qui ouvre une brèche vers l’imaginaire. Ses personnages d’alpinistes obsessionnels, prêts à tout sacrifier à leur pratique, partagent un même caractère : à savoir un individualisme forcené qui ne trouve à s’épanouir que dans les hautes solitudes escarpées. La montagne, image de l’absolu, épreuve des limites, est pour eux, aussi, un moyen d’échapper au monde social, royaume de la médiocrité et des petitesses qui jurent face aux promesses de l’immensité.

Mais il arrive qu’au cours de l’ascension la paroi rocheuse prenne un tout autre visage : celui du Léviathan qui engloutit les vies humaines. Habu Joji s’y jette non seulement par passion, mais par désir plus trouble de tromper la mort et peut-être même de la trouver. La dernière partie du film, où il s’attaque à l’Everest suivi du journaliste, recouvre ainsi un caractère existentiel hanté par le spectre du nihilisme : tel Zarathoustra, l’homme s’élevant au-dessus des siens se dépouille en même temps de sa propre humanité, vouée à rester au sol. C’est toute la leçon du film : l’ascension est une annihilation de soi.


Le message est modifié enavant123 - Vendredi, 24.09.2021, 17:02:22
 
zephilouDate: Vendredi, 24.09.2021, 18:54:58 | Message # 6
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miam.. j'étais complètement passé a cote de cette animation..
je vais essayer de motiver mes loulous pour aller le voir. (ils sont fans de manga et d'animés, mais pas sur que Taniguchi soit dans leur auteurs préférés :p )
Merci +++ Enavant :)


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Ozymandias45Date: Vendredi, 24.09.2021, 22:30:27 | Message # 7
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Excellente nouvelle. Je ne manquerai pas de le récupérer dès sa mise à disposition sur la Toile. ^_^

Contemplez mon oeuvre, ô Puissants, et désespérez !
 
AslanSKUDate: Samedi, 25.09.2021, 18:53:26 | Message # 8
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je vais aller voir le film sous peu...
Paix à l'âme de ce grand homme dont je garde un souvenir particulier, (Quartier Lointain est mon premier manga)


''Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités.''
 
gammoDate: Dimanche, 26.09.2021, 09:10:28 | Message # 9
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Paradoxalement j'ai eu beaucoup de mal a m'intéreeser au style graphique de Taniguchi ! Et puis au fil de lecture et de la grande qualité de ses récits il est devenu un de mes mangaka préféré ! :D
 
zephilouDate: Dimanche, 03.10.2021, 12:27:25 | Message # 10
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Vu cette semaine avec un de mes grands loulous... SUPERBE animé ! j'ai adoré le style épuré.. et le rendu de la montage .. impressionnant ...
mon loulou a bien aimé, m si ce n'est pas trop son style d'animé...
Toujours pas lu le manga de Taniguchi :( , mais il est sur le dessus de ma PAL ;)
(avec d'autres BDs.. aï... :p )


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