ContexteAu début des années 1990, DC souhaite réinventer l’intérêt autour de Superman, souvent perçu comme trop “classique” par rapport à la concurrence plus edgy (Wolverine, Spawn…).
L’équipe créative décide alors de tuer l’Homme d’Acier, une décision éditoriale lourde, pensée comme temporaire, mais dont l’impact dépassera toutes les attentes.
Sorti en novembre 1992, Superman #75 devient un phénomène : rupture de stock, files d’attente en librairies, couverture noire avec le logo ensanglanté devenue iconique.
Le pitchUn monstre inconnu appelé Doomsday s’échappe d’un laboratoire souterrain.
Il sème le chaos sur toute la côte est des États-Unis, affrontant la Justice League… jusqu’à ce que Superman soit le dernier rempart à Metropolis.
Dans une bataille acharnée, les deux colosses échangent coup pour coup jusqu’à une double mort, dans les bras de Lois Lane.
Éléments marquantsUne narration en temps réel : chaque numéro compte les coups, les pages, les respirations.
Le combat final est entièrement en splash pages, donnant un rythme lent et solennel.
La mort de Superman est filmée par les médias dans l’univers DC, ce qui amplifie l’émotion.
ConséquencesDes funérailles nationales dans Funeral for a Friend.
L’apparition de quatre prétendus héritiers dans Reign of the Supermen : Steel, Superboy, Cyborg Superman et The Eradicator.
Le retour de Superman avec un look sombre (costume noir, cheveux longs).
L’émergence de Cyborg Superman comme future menace majeure (Return of Superman, Sinestro Corps War…).
Pourquoi c’est culteUn événement mondial : médias, talk-shows, journaux en parlaient comme si Superman était une vraie figure publique.
Premier comic à frapper aussi fort hors du cercle des lecteurs.
Il a influencé des récits futurs (comme La mort de Captain America ou Batman RIP).
Il a aussi contribué à la bulle spéculative du comics des années 90.
À sa sortie, Superman #75 a été couvert par CNN, USA Today, Le Monde, le New York Times, etc.
Les médias ont présenté l’événement comme la “mort d’un héros culturel”, provoquant un afflux de nouveaux acheteurs qui n’étaient pas des lecteurs réguliers.
Les lecteurs pensaient que ce numéro serait “le futur Action Comics #1” :
Beaucoup ont acheté plusieurs exemplaires pour les conserver sous blister.
Les versions spéciales (la fameuse “black bag” edition, emballée dans un sac noir avec goodies) se vendaient par caisses entières.
En quelques jours, des spéculateurs revendaient Superman #75 à plusieurs fois son prix de couverture.
Le marché secondaire (boutiques, conventions, journaux) a suivi, créant l’illusion d’un investissement rentable.
Le succès commercial immédiat a incité les éditeurs à répéter la formule :
Marvel : La mort de Captain Marvel, La mort de Wolverine, Spider-Man clone saga…
DC : Knightfall (Batman brisé par Bane), Zero Hour, etc.
Et toujours accompagnés de variants, éditions collector, couvertures métalliques, holographiques, etc.
Vers 1996, le marché sature : trop de “grands événements”, trop de tirages spéculatifs.
Les boutiques ferment, les valeurs s’effondrent, et beaucoup se retrouvent avec des comics “collector”… invendables.
Superman #75, très répandu, vaut aujourd’hui à peine plus que son prix d’origine.
Et vous ?L’aviez-vous lu ?
Était-ce le bon choix ?
Quel “Superman de remplacement” vous a le plus marqué ?